LA DELIVRANCE D'UN ENFANT

Marc 9/14-29

INTRODUCTION

Nous trouvons l'histoire de cet enfant dans les 3 évangiles (Matthieu, Marc et Jean).

De retour de sa transfiguration sur une montagne, Jésus, accompagné de Pierre, Jacques et Jean, découvre un attroupement autour des disciples. S'informant de la raison de cet attroupement, le père d'un enfant ''lunatique'', avec des symptômes d'épilepsie, s'adresse à Jésus en dénonçant l'incapacité des disciples à chasser 'l'esprit muet' qui selon lui est à l'origine de l'état de son enfant. Jésus se fâche contre ses disciples, s'entretient avec le père, puis chasse le démon.

Interrogé par les disciples sur la raison de leur impuissance, il leur répond en identifiant la cause et en leur donnant la solution...pour la victoire.

Je vous invite à voir au travers de ce textes les enseignements à tirer dans le domaine de la délivrance des enfants et en général.

NOTION DE DELIVRANCE

La délivrance, c'est l'action qui consiste à libérer quelqu'un de l'emprise démoniaque ou de liens. Sans cette délivrance la personne ne connaît pas la vraie liberté. Elle se trouve limitée, aliénée, manipulée, entraînée parfois malgré elle dans un processus de destruction... par des puissances démoniaques appelées aussi ''esprit impur'', ''esprit de démon'', ''mauvais esprit'', etc.

DIAGNOSTIQUER AVANT DE DELIVRER

Bien qu'il n'y ait pas de méthode de délivrance, nous pouvons considérer la façon dont Jésus a agi dans cette situation.

Tout d'abord, c'est le père de l'enfant qui a posé le 1er diagnostique. Le comportement de son enfant, lui a paru anormal et d'origine démoniaque. Il a compris que son enfant était habité par un ''esprit muet''.

Ensuite, c'est Jésus qui pose le 2^nd diagnostique en questionnant le père de l'enfant. Il en ressort clairement une possession dès l'enfance, d'un ''esprit muet et sourd''.

Il est à remarquer que si le diagnostique du père de l'enfant était correct, il ne l'était que partiellement. D'autre part, a-t-il pu poser ce diagnostique parce que les comportements de son enfant ont changés à partir du moment où il est devenu 'muet' durant son enfance (et non à sa naissance)? Et sourd, sans le savoir!

Leçons à retenir  

1) Un diagnostique humain d'une situation démoniaque n'est pas suffisant. Nous avons besoin de la révélation du Seigneur par le St-Esprit. Du don de discernement des esprits!

2) Il est préférable d'avoir l'accord des ou d'un parent de l'enfant. Ce qui permettra de poser un 1er diagnostique.

3) Un même esprit peut être à l'origine de plusieurs affections à la fois.

Avant de comprendre les raisons de l'incapacité des disciples à délivrer cet enfant, analysons la manière dont Jésus a agi.

LA DELIVRANCE

Dès que Jésus s'approche de l'enfant, le démon réagit en jetant l'enfant par terre. Jésus ne s'affole pas mais prend le temps de questionner le père de ce dernier pour l'amener à un langage de foi.

C'est seulement après sa confession de foi que Jésus commence la délivrance.

Jésus ''menaça'' et ''ordonna'' à l'esprit muet et sourd de ''sortir de l'enfant et de ne plus y rentrer'' . Et l'esprit sortit en poussant des cris et en secouant violemment l'enfant. Une chose importante à considérer : Jésus lui a interdit de rentrer à nouveau dans cet enfant.

Il est à remarquer que Jésus n'a pas agi avec précipitation. Puisqu'Il a pris le temps de questionner le père, alors même que le démon agitait l'enfant. Cependant, ''Jésus voyant accourir la foule, menaça le démon...''(v. 25). On peut penser que pour éviter que la délivrance ne se transforme en spectacle et préserver la dignité de l'enfant et de son père, Jésus a été obligé d'agir vite. Jésus n'a ni prié ni discuté avec l'esprit. Il n'a pas non plus crié ou gesticulé. Et pour chasser le démon, Jésus a ordonné à celui-ci de sortir en l'appelant par son nom. Et il est sortit!

Leçons à retenir

 1) Un enfant (un humain) peut-être habité par un démon. Appelé aussi « mauvais esprit », et « esprit impur ». Il est invisible et cherche un corps à habiter pour assouvir ses mauvais désirs (vices, alcoolisme...) et accomplir ses méfaits (maladie, violences, suicide, meurtre, division...).

Leur but est comme celui de leur maître : voler, détruire et tuer l'être humain (Jn 10/10).

Certaines affections, maladies et comportements (humains) sont d'origine démoniaque.

 2) Les démons ont des noms. Leur nom peuvent être lié aux affections et maladies qu'ils causent. Cependant, il ne faut pas les confondre avec celles-ci. Car bien que Jésus l'appelle ''esprit muet et sourd'' parce qu'il avait comme fonction de rendre muet et sourd, pour autant il n'était ni muet ni sourd puisque Jésus lui a parlé et qu'il est ''sortit en poussant des cris''.

 3) La seule présence de Jésus a fait réagir le démon.

 4) Jésus s'est adressé au démon et non à l'enfant.

 5) C'est avec autorité que Jésus à chasser le démon. Et il est sorti!

 6) Jésus n'a envoyé nulle part le démon. Ce n'était pas sa préoccupation!

 7) Il ne faut pas craindre les manifestations qui peuvent précèder et se produire pendant un temps de délivrance. C'est normal, parce que le démon combat par tous les moyens pour ne pas quitter ce qu'il appelle ''sa maison'' (Lc. 11/24). La délivrance ne doit en aucune manière devenir un spectacle public ou privé! Jésus lui a commandé de ne plus rentrer dans l'enfant. Pourquoi? Parce que spirituellement les enfants ne peuvent pas se défendre seuls. Serait-ce pour cela que nos enfants sont sanctifiés par notre position en Christ, lorsque nous demeurons en lui. A cause de la situation spirituelle de ce père, Jésus savait peut-être que cet enfant n'aurait pas été protégé dans sa famille (incrédulité, manque de connaissance, etc).

 8) Un démon chassé peut rentrer à nouveau dans une personne préalablement délivrée, si, comme le dit Jésus en Luc 11, la maison même nettoyée et ornée, demeure vide. C'est à dire si la personne délivrée retourne, recommence ou continue à pratiquer une vie de péché, au lieu d'accepter Jésus comme Seigneur et Maître de sa vie et l'habitation du Sain-Esprit.

 9) Les parents sont responsables de la protection spirituelle de leur enfant. Principalement, le père, en tant que chef de famille !

 10) Il existe différentes ''espèces'', ''sorte'', ou ''catégorie'' de démon. Avec des puissances différentes.

LES RAISONS DE L'ECHEC DES DISCIPLES

Les disciples, malgré leurs expériences vécus dans ce domaine de la délivrance avec succès et exaltation (Lc 10/17-19), se retrouvent incapables de délivrer un enfant d'un seul démon. Pourquoi?

Examinons les paroles de Jésus pour en connaître les causes !

. « races d'incrédules » (Mc 9/19)

L'incrédule c'est celui qui ne croit pas. Celui qui doute, qui n'a pas la foi! Il ne peut donc agir efficacement dans le domaine spirituel, ni être agréable à Dieu (Héb. 11/6). Car comme le dit si bien Jacques «qu'un tel homme ne s'attende pas à être exaucé» (Jac. 1/5, 6).

Par ces mots, Jésus spécifie donc aux disciples la première cause de cet échec : le manque de foi. La foi = croire + obéïr.

Ce qui sous entend qu'ils avaient été enseignés. Ils savaient ce qu'ils devaient faire (prier et jeûner), mais ils ne l'ont pas fait, confirmant par là, leur manque d'obéïssance et de confiance dans l'enseignement reçu, au profit des expériences vécues.

. « cette espèce-là ne peut sortir que par » (Mc 9/29)

Par cette phrase, Jésus met l'accent sur 2 autres causes : l'espèce du démon, mais aussi la négligence des disciples. Même si le démon était particulier en terme de puissance, Jésus, lui, met cet échec sur le manque de foi et la négligence de ses diciples dans la prière et le jeûne. Il semble qu'ils aient négligé la prière et le jeûne (dans certains manuscrits et pas dans d'autres), vivant certainement leur vie spirituelle par rapport à leurs expériences victorieuses passées (Lc 10/17-19). Ce qui a donné au démon d' avoir sur eux un certain pouvoir qu'il n'aurait pas dû avoir!

. LES SOLUTIONS POUR LA VICTOIRE

Il est important de remarquer que ces solutions sont données par Jésus lui-même.

D'autre part, qu'elles sont les seules possibles (''que par'')!

Elles sont de surcroît, certaines et dignes de confiance, puisque le démon a été chassé par Jésus. De la parole à l'action! Jésus est donc l'exemple doctrinal et pratique (la Parole vivante et l'exemple parfait).

Lorsque nous observons la vie de Jésus, nous devons reconnaître au travers de sa vie, la réalité de son enseignement. Nous n'avons donc aucune autre alternative pour la victoire, sinon de Le croire et de Lui obéïr!

. « la prière et le jeûne »

Remarquez que Jésus a dit « que par la prière et le jeûne » et non « par la prière ou le jeûne ». La victoire dépend donc de l'association de ces 2 éléments. Une vie consacrée et tournée vers Dieu et, une vie de compassion, d'amour et de miséricorde envers mon prochain. Car le jeûne dont nous parle Jésus, et qu'il pratiquait, est celui prôné et agréé par Le Père en Esaïe 58/3-6.

. « La foi »

Il s'agit de la pratique de la prière et du jeûne dans la foi. Une foi doctrinale conforme à la Parole, fondée sur la puissance de Dieu (Christ : 1Cor. 1/24 et 1Cor. 2/5) et, agissante à l'exemple du Maître.

Leçons à retenir

 1) La pratique de la délivrance exige une bonne connaissance de la Parole du Seigneur et une vie d'obéïssance à cette dernière. Car la foi vient de la Parole (Rom. 10/17) et obéïr à la Parole c'est obéïr au Seigneur (Jn. 14/15)!

 2) La pratique de la délivrance exige de comprendre que nos expériences victorieuses passées, ne sont pas une garantie de victoires présentes et futures.

 3) La pratique de la délivrance exige une véritable intimité avec Dieu. Une vie dans l'Esprit et une marche par l'Esprit. Et non une simple vie de prière quotidienne, incapable de soumettre la chair à un jeûne authentique, centré sur Dieu (Es. 58/3-6).

 4) La pratique de la délivrance exige aussi, pour davantage d'efficacité, l'exercice du 'don de révélation', notamment 'le discernement des esprits' et 'la parole de connaissance' (1 Cor. 12/8, 10).